PARIS – Extension de maison TH
Rénovation avec extension d’une maison ancienne.
Missions : mission complète
MO : privé
Equipe MOE : THINK TANK architecture + AEDIS ingénierie
Surface : 170 m2
Coût travaux : 250 000 € HT
Calendrier : janvier 2014 – janvier 2015
Article A VIVRE N°90 – Juin Juillet 2016
DEUX TEMPS, TROIS ÉTAGES
Dans l’ouest parisien, la rénovation d’une maison du XIXe siècle conjugue passé et présent grâce à une réécriture dynamique de l’agence THINK TANK architecture. Trois étages et une cuisine ouverte sur le jardin relient les époques et les volumes, dans le calme, la lumière et la verdure.
Une pelouse fraîche à l’ombre d’un magnolia, une maison à la façade en briques rouges et marquise… Pour un peu, on se croirait presque à la campagne.
Pourtant, derrière le porche de pierre, c’est bel et bien la banlieue ouest de Paris qui aussitôt reprend ses droits, dans les bruits d’automobile. […] C’est à l’agence Think Tank, composée de Marine de la Guerrande et d’Adrien Pineau, qu’échoit la délicate rénovation de l’habitation. […] Les deux architectes connaissaient bien la famille, et ils s’attaquent avec elle à la transformation du lieu. Objectif : répartir la vie de famille sur quatre étages tout en ouvrant l’habitation, jusqu’ici étouffante et très cloisonnée, sur la verdure. Le tout dans un esprit contemporain, qui préserve le charme ancien de certains éléments.
Atout Fonctionnel
C’est au rez-de-chaussée, dédié aux espaces de vie, que la métamorphose est la plus totale : les concepteurs décloisonnent et redistribuent les pièces, du salon… à l’ancien garage. Celui-ci, que les précédentes propriétaires avaient déjà transformé en studio d’appoint et local de rangement, possède une arrivée d’eau, que les architectes décident donc de mettre à profit : l’endroit, coincé entre l’immeuble voisin et le mur pignon au côté droit de l’habitation, abrite désormais la cuisine dans un volume vitré. […] L’étroitesse de l’endroit, sa position en contrebas de l’habitation ont ainsi été contrebalancées par la luminosité et l’ouverture procurées par ce nouvel espace. La pièce de vie est en effet baignée de soleil via la verrière en aluminium dont le calepinage rythme les lieux. Les matériaux – verre, métal et chêne –, accentuent l’écriture industrielle de la nouvelle pièce, atout fonctionnel fort puisqu’elle elle gère en effet de façon douce la transition entre la maison et le jardin, tout en assurant la connexion entre la courette végétalisée à l’arrière de l’édifice et la pelouse centrale. L’endroit crée ainsi un second accès, de plain-pied avec le dehors, et marque le début d’un chemin à pied sec, qui permet d’accéder à la grille du jardin et à la voiture, garée sur le côté… et aux parents de surveiller facilement leur progéniture, tout en cuisinant ! […]
Deux styles en un
D’étage en étage, les années 1970 avaient laissé des traces. Dans ce cocon clos et suranné, tout était moquetté et tendu de tissu : au sol, les tapis, qui recouvraient jusqu’aux plus hautes marches de l’escalier, et au plafond, les voiles blancs avaient fait disparaître moulures et parquets de la construction ancienne que les nouveaux propriétaires souhaitaient retrouver. Les architectes se sont donc attachés à les remettre en évidence, pièce par pièce, tout en se pliant aux aspirations parfois contradictoires des clients. […] :Pour conserver le parfum d’antan des espaces, qui semblent résolument restés à l’écart du temps et du bruit, les concepteurs font ainsi parler les détails […]Tout du long, une lecture fine, au service de l’esprit du lieu.
Charlotte Fauve – journaliste